jeudi 17 novembre 2011

Etrange ces étrangers ...

Etre congolais, cette arme que certains ont cru bon de brandir contre leurs adversaires, n'a pas encore convaincu. Depuis un certain temps, il nous est apparu un certain niveau de haine de l'étranger qui n'est pas de bon aloi. Comme partout et dans tout, il y a les bons et les mauvais mais il faut faire un tri.
Dans la situation actuelle en RDC, il n'y a que les bonobos, les okapis et les pygmées qui peuvent se dire congolo-zaïrois-congolais. La plupart des royaumes qui ont constitué l'Etat Indépendant du Congo étaient à cheval sur la frontière tracée par les émissaires de Léopold II et confirmée par la fameuse Conférence de Berlin de triste mémoire.
Triste? Eh oui, simplement parce que beaucoup des autochtones sont devenus étrangers sur la terre de leurs ancêtres. Y a-t-il une différence entre un tshokwe de la RDC et de l'Angola?
Comment Antoine Moundanda pouvait-il être un étranger à Kinshasa? Et Ngaliema, était-il congolais ou congolais ? Selon le bord où l'on se trouve. Dos Santos était-il vraiment un étranger à l'Université de Lovanium si l'on se réfère à ses racines kongo? Qu'en est-il des tous ces descendants de Nzinga Nkuvu qui se sont retrouvés dans un pays nommé Angola, Congo Brazzaville, Cabinda, Gabon, ... sans leurs accords?
Etrange ces étrangers, mais quel étranger ?
En ces temps où le pire ennemis des congolais reste son frère congolais, accuser un étranger d'être responsable de nos maux reste une fuite en avant que nous aimons utiliser à tout vent. Regardons-nous dans un miroir et posons-nous quelques questions simples et non exhaustives:
1. Admettons que Léon Kengo soit un étranger: Qui en a fait un congolais? Qui l'a élu Sénateur congolais? Qui l'avait nommé Procureur? Qui en avait fait le recordman du poste de 1er Ministre? Qui sont membres de son parti? Pourquoi Tshisekedi a-t-il rencontré cet étranger à Bruxelles qui l’appelait « grand-frère »? Son épouse est de quelle nationalité?
2. Admettons que Joseph Kabila soit un étranger: Qui l'a amené en RDC en déclarant que c'est son rejeton? Qui lui a donné un mandat dans 1+4? Qui l'ont élu en 2006? Alors qu'il est indépendant, qui ont créé l'AMP et le PPRD pour le soutenir? Y a-t-il 100.000 militaires rwandais à Kinshasa pour le protéger? Son épouse est de quelle nationalité?
3. Admettons que Vital Kamerehe soit un étranger: Qui en ont fait un leader politique? Qui l'ont élu Président de l'Assemblée Nationale Congolaise? Combien des politiciens congolais parlent les quatre langues nationales comme lui? Qui ont adhéré à l'UNC? Pendant que les congolais tenaient à leurs postes gagne-pains, qui a protesté ouvertement contre l'entrée des rwandais en RDC? Pourquoi cet étranger devrait-il s'entendre avec Tshisekedi? Son épouse est de quelle nationalité?
Vous pouvez rajouter vos questions et y répondre. Ceci m'a l'air de fonctionner selon le système de qui veut noyer son chien dit qu'il a la rage.
Je me rappelle une situation cocasse: Certains avaient osé traiter Mukuna Trouet de belge (Donc étranger) lorsqu'il faisait la pub "Omela, c’est bon! Omela, ça goûte!". Ridicule ou jalousie?
L'étranger peut être un plus: Balladur, Sarkozy, Makelele, Mandanda, Zidane, Platini, … l'ont prouvé en France. Un petit kenyan est le président des USA, le plus puissant.
La RDC n'a pas besoin de tout ça. Le peuple en a marre d'être paupérisé à ce point. Ce dont il a besoin, c'est un dirigeant avec un programme réaliste qu'il sera capable de mettre en place et surtout de le réaliser sans promettre le paradis alors qu'il est (Lui-même) incapable de quitter l'enfer.
Il y a un temps pas si lointain, tous les pays limitrophes craignaient le grand Zaïre. N'ayons point honte de nos bêtises, reconnaissons les et regardons-nous dans un miroir en reconnaissons que nous sommes tous coupables. Sauf les étrangers, les vrais.
Car qui gagne 6000 dollars pendant que les fonctionnaires souffrent? Qui roulent carrosse alors que la population n'a pas des moyens de transport convenables? Qui sont sénateurs et députés? Serait-ce les tanzaniens? Il y a plus de 19.000 candidats pour 500 places à la députation, sont-ce tous des rwandais, des burundais ou des ougandais? Qui ont asservi  les congolais pendant 32 ans et dont les suppôts sont toujours là? Serait-ce Kagamé, Dos Santos ou Museveni qui bloque la paie des militaires? Les bourses des étudiants congolais à l’étranger ont-elles été empochées par les rwandais?
Je vous rappellerai seulement que c’est le Maréchal qui a aidé Museveni à devenir président et que ce dernier aida Kagamé à le devenir à son tour. Et les deux s’unirent pour chasser leur bienfaiteur.
Ô miroir, dis-moi la vérité … Suis-je congolais ?
@+ sur www.rd-congo.info dit le fouineur de la RDC

mercredi 2 novembre 2011

Dieu nous l’avait donné, il nous l’a repris ...


Depuis la nuit des temps, les artistes ont toujours fait des entrées et des sorties. Mais celui de la photo a choisi de nous la jouer « live ». Normal, il ne faisait rien comme tout le monde. On l’appelait Dieudonné Kabongo (Je ne m’appelle pas qu’il disait). Que des souvenirs de ce complice de Brigitte Grafé dans l’émission « radio cadence » de la Radio télé belge.
Pour rendre hommage à cette sortie inopinée, j’ai préféré reprendre le texte de Colette Braeckman (Eh oui la même, celle que certains aiment quand elle écrit dans le sens des poils et la détestent quand elle fait le contraire …) Le fouineur.

Un comédien peut-il rêver plus belle mort ? Dieudonné Kabongo s’est effondré en scène, à Jette, où il participait à une représentation des « Nouvelles de l’Espace » un spectacle de Jean-Louis Leclercq. Comme Molière, il a quitté la vie sur une dernière pirouette, face à ce public qu’il aimait tant et qui le lui rendait bien et qui n’aura pas eu le temps de le remercier, de lui faire une ovation.
D’autres multiplient les tournées d’adieu, n’en finissent pas  de se retirer sur la pointe des pieds mais à grand bruit. Dieudonné lui, massif et sans concessions comme il était, s’est écroulé d’un bloc et c’est bien la seule fois où il n’a fait rire personne. Comment et où le remercier ? Où est-il à présent ? Au paradis des ancêtres, quelque part du côté du Katanga, sa terre natale ? En compagnie de Molière et des autres, dans un coin du ciel réservé aux gens de son espèce, ces parias qui naguère ne pouvaient pas être enterrés en terre chrétienne ? Dans une médiathèque où les fans revoient le film de Raoul Peck sur Lumumba où il incarnait un Mobutu implacable, plus austère que nature ? Peut-être hante-t-il aussi les coulisses de ces théâtres où on le vit si souvent, les petits cours du off d’Avignon où il officiait parfois à l’heure du thé, les scènes  de Bruxelles et de Boistfort, la commune où il s’était intégré depuis si longtemps ?
Mais saura-t-on vraiment qui était Dieudonné ? Tellement congolais, avec son grand rire, son regard malicieux, ses aphorismes et ses souvenirs de la colonisation «il paraît que vous m’avez découvert… » Tellement belge aussi, réaliste, surréaliste, spectateur amusé et parfois inquiet de nos querelles tribales, de nos paradoxes qu’il savait croquer comme pas deux. Dieudonné, en privé, comme tous les grands comiques, était souvent grave. Il évoquait le destin du Congo, la guerre, les injustices, suivait au jour le jour les péripéties politiques ; il aimait aussi parler de la Belgique, de la vie et des amis ; il savait aussi se taire, écouter en silence et puis, alors qu’on ne s’y attendait pas, lâcher une vanne désopilante. Il ne parlait jamais de sa santé, de ses finances, de son avenir, comme s’il affectait de vivre dans l’instant, et cela alors que l’on connaissait son affection pour sa famille, ses soucis, ses combats…
Kabongo, c’est, littéralement un homme que Dieu nous avait donné, que le Congo nous avait prêté. Durant tellement longtemps, il nous a donné le meilleur, en radio, au théâtre, au cinéma, il nous a enchantés à chaque rencontre… Aujourd’hui Dieu nous a repris Dieudonné. Il faut croire que lui aussi  avait envie de rire  un peu, aux premières loges…


dimanche 29 mai 2011

Les chances d'Etienne Tshisekedi

J’ai survolé le riche passé de Tatu Tshitshi. L’histoire étant figée, nul ne pourra la modifier. Nous ne pouvions qu’y fouiner. Que l’on aime ou pas l’homme, il fait partie du passé et de l’actualité de la RDC. Les annales sont truffées des hommes politiques qui se sont servi de leurs erreurs passés pour se concocter un avenir digne de leurs ambitions. La remise en question a toujours été une arme pour ceux qui veulent aller loin.
Je me souviens de l’an 2007, lorsque j’avais créé une vidéo que j’avais intitulé « la prophétie de Tshisekedi ». En ces temps là, il n’y avait plus que les irréductibles qui parlait encore de lui. Oui, les irréductibles persévérants. N’en déplaise aux convertis de dernières minutes.
Le Tatu était au creux de la vague, sans poste sous le règne du 1+4 issu de Sun-City. Sans parler des trahisons et des reniements.
(Vidéo créé sur base des images de la Télé belge. Tapez ce titre dans Google et vous verrez qu’elle est encore au sommet des chartes et sur plusieurs sites !)
Le 31 août 2010, j’écrivais : Revoici le grand cirque. Je ne croyais pas si bien dire.
Tshisekedi est officiellement candidat président de la RDC mais pour le compte de l’UDPS. Il ne l’est pas pour une opposition unie. Pas encore. Ne nous voilons pas la face, il y a au moins une douzaine de candidats déclarés « opposition ». Officiels ou officieux. Certains noms ont disparus et d’autres se sont rajoutés comme par enchantement.
L’honorable JC Vuemba a essayé de jouer le rassembleur autour du Tatu. Mais les choses ne se passent jamais comme on s’y attend au pays de Simon Kimbangu. Là où les déçus du régime en place (Il y en a !) s’attendaient à voir arriver une opposition forte et unie, force nous est de découvrir des candidatures disparates. Des partis se créent encore aujourd’hui. Même ceux qui n’ont aucune chance veulent maintenir leurs candidatures faisant ainsi le jeux de ceux d’en face. Pour d’autres, nous nous demandons même d’où ils sortent. Et ce n’est pas péjoratif. A croire que la RDC a encore besoin des gens qui viennent s’essayer à être président sans jamais avoir eu à gérer la chose publique.
Mais quelles sont les chances d’Etienne Tshisekedi ?
Ô miracle, le sphinx renaît de ses cendres, beaucoup se réclament de lui. Même ceux qui ne disaient plus rien militent. Certains ont même quittés là où ils étaient pour rejoindre la dynamique Tshisekedi. C’est la preuve que l’homme représente toujours un espoir pour ceux qui sont épris de changement. Ceux qui en ont marrent de voir le MPR sans le R toujours présent.
Pour Tshistshi, l’adversaire reste à peu près le même puisque les néo-kabilistes sont dans la grosse majorité issus de la moule de « Tata bo ? Moko » avec les pratiques y attachés. Mais tous sont derrière la candidature unique de Joseph Kabila (Même ceux qui murmurent). Celui-ci vient de passer 10 ans à la tête du pays et ce n’est pas dû au hasard. Je parlerai de lui dans un autre article.
Donc Tatu Tshitshi a ses chances mais à la grosse et unique condition de réunir toute l’opposition autour de sa personne. La vraie opposition, celle qui a des sympathisants. Pas les partis sans sièges ni membres mais avec des présidents-fondateurs. Non plus, faire comme JP Bemba, réunir autour de soi des gens qui ont fait 0,01% aux élections et dont certains ont le sang des congolais sur les mains. Et surtout, ne pas oublier que la campagne doit se faire au pays. Là où il y a les votants. S’il a encore cette force de persuasion qui lui avait permis de démonétiser les billets « Dona beija » de Birindwa devant le Maréchal ébahit, il y aura des insomnies dans le camp d’en face.
C’est dans ce sens que je reposerai la même question : Pourquoi ne pas organiser les primaires de l’opposition et ne sortir qu’un seul et unique candidat à opposer à Kabila ? Ce sera un bon moyen pour éviter la dispersion des voix. L’organiser et surtout d’en accepter le verdict sera déjà faire preuve de maturité politique. Le candidat ne sera peut-être pas nécessairement Tshisekedi (Bien que favori) mais au moins celui qui en sortira sera légitimé et pourra parler au nom de tous. Surtout en ce temps où l’opposition est occupée à jouer le jeu de la division par des agressions mutuelles.
La RDC traverse une période comme je les aime: celle qui vous permet de voir qui est qui. (Who's who comme disent les english). Celle qui permet de tirer un bilan par rapport aux multiples promesses faites et surtout non tenues.
Peuple es-tu là? A toi de jouer et surtout de bien jouer. Sinon, cela ne servira à rien de te plaindre demain.
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mercredi 2 février 2011

GAME OVER


Ce qui se passe en Afrique du nord inspire ceux qui crient depuis dix ans « Il doit partir ». La trouvaille qui manquait à leur inspiration apparaît enfin comme une lumière.
Les similitudes sont là : Ben Ali, Moubarak et Kabila sont des militaires. Le premier est devenu président en déclarant sénile son père spirituel Bourguiba, le second l’est devenu alors qu’il était sensé diriger une transition suite à l’assassinat de El-Sadate, et le troisième (Quant à lui) l’est devenu suite à l’assassinat de son père M'zee Kabila. Lui aussi était sensé être transitoire, mais il avait trouvé le truc pour se faire élire au détriment de certains qui se voyaient déjà Calife à la place du Calife.

Le mécanisme du Game Over venu de l’Afrique du nord est connu : Il suffit de trouver un candidat au suicide qui s’immole par le feu (Absolument !) et ceci enclenchera un mouvement de masse qui emportera infailliblement le président en place et sa famille (Biologique ou pas).
Testé en Tunisie, Ben Ali a vu son efficacité. Il s’est retrouvé dehors sans avoir compris comment il est tombé aussi vite, lui qui était là depuis 23 ans sans partage. Même Sarkozy, qui l’encourageait 2 jours auparavant, n’a pas voulu l’accueillir. Il était devenu un pestiféré. Aussi simple que ça.
En Egypte, Moubarak « le Raïs » (Au pouvoir depuis 29 ans) l’a appris à ses dépens aussi. Son pouvoir vacille, même s’il s’y accroche comme un noyé à une bouée de sauvetage. Il ne fait plus peur à personne, même Obama n’en veut plus. Un autre pestiféré en somme. Comme quoi, le Game Over marche du tonnerre : Résultat garanti, la victime se retrouve toujours sans amis.

Ceux qui crient depuis dix ans « Il doit partir » se sont mis en tête d’importer le Game Over au pays de Simon Kimbangu. Mais il reste un problème de taille : Où trouver les candidats kamikazes ? Un seul ne suffira pas vu la grandeur du pays. Mais où ?
Le congolais n’a jamais été un candidat au suicide, sinon Mobutu n’aurait pas tenu aussi longtemps. Il avait fallu la présence de quelques étrangers dans l’affaire. A ce jour, plus personne ne voudra mourir pour le congolais.
Pourtant, il faudrait bien quelqu’un pour tester le Game Over sur le Raïs congolais comme sur l’autre Raïs.
D’où l’idée d’un politicien de proposer à Tatu Tshitshi de s’immoler par le feu (Sans se rater) avec la garantie de lui bâtir un mausolée à coté du M’zee. Ceci une fois que Kamerhe serait devenu président. Le Tatu aurait refusé arguant qu’il ne leur faisait pas confiance tout en faisant une contre-proposition en pensant à Gizenga. Mais celui-ci lui aurait répondu : Je mange. Regarde Lumumba, qui l’a suivi ? Regarde Alassane Ouattara, personne ne pense à le faire pour lui alors il préfère s’enfermer dans son hôtel-prison.

Un congolais, de la famille de ceux qui réfléchissent, me souffla à l’oreille : Pourquoi ne s’immoleraient-ils pas tous, pouvoir et opposition compris ? Ainsi, on en serait débarrassé. Y a-t-il un politicien congolais qui mérite que l’on se sacrifie pour lui ? Jusqu’à preuve du contraire, poser la question c’est y répondre.
En attendant, le Game Over est parti au Yémen et en Algérie laissant les descendants de Nzinga Nkuvu dans leurs chantiers loin des immolations.
@+ sur www.rd-congo.info dit le fouineur de la RDC. Les affaires reprennent. lol