Avec
toute les tensions de ces derniers jours , combinées aux
événements du Burkina-Faso, il fallait vraiment être ambitieux
pour oser un passage en force d'une loi quelconque. J’appellerai
ceci plutôt de l'obstination. Le juriste, qui se veut éclairé,
doit tenir compte des textes, du contexte de leurs applications et
des réalités de terrain. Or ces derniers jours, il ne faisait pas
bon d'évoquer un quelconque changement de la constitution ou de la
loi électorale. Et à voir la vitesse à laquelle certains gros rats
sont occupés à quitter le navire MP (Sans le R), il n'y a pas
unanimité en son sein. Ni dans dans le PPRD hérité de Kamerhe
d'ailleurs.
Alors
pourquoi s'obstiner à faire des changements avec la garantie que
cela vous explosera entre les mains ?? A moins d'être "maso"
mais il y avait mieux à faire que de faire passer une modification
de loi à pratiquement minuit. Et ceci dans un contexte de suspicion
totale vis-à-vis des votants "pour". Ne vous étonnez donc
pas de voir une vitre se casser lorsque vous la cognez contre une
pierre. Même le Tatu national ne parle plus de dialogue, c'est tout
dire.
Il
paraîtrait que le fameux texte accorde, par exemple, le droit
de vote aux congolais de l'étranger qui devront montrer patte
blanche: Carte d'identité et carte consulaire à produire. Je vous
interdis de rire si vous constater que ceux de l'intérieur n'ont
même pas une carte comme à l'époque de « mayi ya pondu ».
Qui
ne sait pas que la majorité des congolais de l'étranger ne vit plus
sous la nationalité d'origine? Il y a plusieurs nationalités parmi
les gouvernants et leurs opposants (Si, si), mais le moratoire
ambiant sur la nationalité n'a pas été accordé à tous
les congolo-zaïro-congolais devenus étrangers circonstanciels mais
qui restent attachés au pays de Mbuta Simon. Passons, ceci est un
autre problème.
Le
peuple réagit parce qu'il en a marre, couper internet ne coupe rien
du tout : la vérité est têtue. Notre pays, sans classe moyenne, ne pouvait qu'avoir des problèmes à la longue. Or celle-ci se
crée simplement par une redistribution de la richesse. C'est ce que
souhaite le peuple, est-ce trop demander ? Les textes en places
sont supposés permettre une transition démocratique par les
élections, chaque camp présentant un candidat avec 0 ou 1 mandat
présidentiel en poche, pas plus.
Le
4 janvier 1959, les belges ne pouvaient pas imaginer qu'une banale
interdiction de meeting des descendants de Nzinga Nkuvu additionnée
à des footeux mécontents pouvaient générer l'indépendance. Que
cela enseigne quelqu'un.
A
ce jour, Joseph Kabila ne s'est pas déclaré officiellement candidat
à sa propre succession. Mais ceux de son camp prépare un petit
glissement de terrain qui ne pourra que susciter l'ire de la
population avec des conséquences garanties et connues d'avance.
Celui
qui permettra au congolais de manger à nouveau « 3 gongs »
n'aura plus besoin de mandat ...
Photo: Jean Robert /Reuters
@+ sur http://www.rd-congo.info dit le fouineur de la RDC
Photo: Jean Robert /Reuters
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