mercredi 12 septembre 2007
Plaidoirie pour le sport
L’élimination de la RD Congo de la phase finale de la CAN 2008 continue à faire couler beaucoup d’encre. Chacun y va de sa petite analyse perso selon les infos à sa disposition ou selon ses sentiments. Mais à bien y regarder, les raisons se trouvent ailleurs. Mon vilain défaut de fouineur aidant, je ne vous parlerai que de l’organisation :
Depuis quand est-ce qu’un président de la république doit s’occuper de l’équipe nationale de football (même s’il est disponible)? N’a-t-il pas autre chose à faire ? Ceci prouve à suffisance qu’il existe un dysfonctionnement sérieux dans la gestion du football et du sport en général. Il y a autour de la sélection : le ministre de sport, le président de la fédération, l’entraîneur et toute une pléiade des membres des différents comités. A quoi sert tout ce beau monde ? Sous d’autres cieux, la politique est séparée du sport. Le ministre de sport est l’autorité de tutelle : point. Il gère la politique du gouvernement sur le sport en général, il n’y a pas que le football. Le président de la fédération, qui rend compte à la FIFA, gère toute la politique et la gestion de l’équipe de football, l’entraîneur (comme son titre l’indique à suffisance) s’occupe de la préparation et de la gestion de la dynamique de groupe de l’équipe qu’il a sélectionnée. Tout ceci implique une séparation claire et nette du pouvoir. A chacun de s’organiser pour le mieux pour mettre en place un programme visant un objectif à atteindre endéans un laps de temps défini et réaliste sans oublier d’avoir les moyens de ses ambitions.
Le football commence chez les minimes jusqu’aux seniors : dès 5 ans. Au pays de Simon Kimbangu, les éducateurs ont disparu depuis belle lurette. (Ils doivent vivre en faisant autre chose). L’appartenance politique a fait que des catcheurs, des basketteurs, … ont dirigé le football sans en avoir la culture ni la vision. Les footballeurs doivent se débrouiller à qui mieux mieux pour arriver chez les seniors pour enfin voir une paire des bottines. L’apprentissage se fait pieds nus ou avec des « jumbo lukoki » (Patoga). Cela relève du miracle de voir Mbokani titulaire en Europe au Standard de Liège et marquant des buts. Pour un qui arrive, combien d’abandonnés en cours de route ?
Ceci me rappelle un ministre de la 2ème république qui s’asseyait sur l’avenue Oshwe à l’angle du stade du 20 mai et à qui les caissières devaient remettre directement l’argent provenant de la vente des tickets. Qui dit Oshwe dit « changeurs », donc le sieur (avec ses petits ya confiance) changeait calmement la recette du match en dollars et quittait les lieux. Pendant ce temps, dans le stade, il n’y avait même pas des tuyaux d’arrosage pour entretenir la pelouse les jardiniers ayant tout vendu puisque impayés. Etait-ce son problème ?
En 1974, les « mama ya zando » avaient fait l’équipe à la place de l’entraîneur Vidinic avec le résultats que l’on sait : 9-0 face à la Yougoslavie. Un record dont nous nous sérions bien passé. Le pauvre a dû démissionner de dépit. Sans oublier la présence de tous les « bapende » avec des machettes et des flèches dans la tête à croire qu’on marque des buts avec une flèche dans la joue. Posez la question à Jeff Kibonge ou à Manu Kakoko. L’expérience ne nous a pas rendu sage. Pire : rien n’a changé aujourd’hui. Un président de Vita Club avait un jour demandé aux joueurs de prier au lieu de faire des fétiches, il fût vite chassé avec sa Bible malgré tout l’argent qu’il apportait.
Aujourd’hui, l’équipe nationale a un entraîneur (qui ne voit pas son salaire) dont les compétence sont connus mais qui ne vit pas au pays et qui ne connaît pas les joueurs qu’il aligne, son assistant n°1 bien qu’ayant un diplôme belge n’a jamais entraîné une équipe digne de ce nom. Le n°2 aurait dû rester chez les espoirs où il faisait du bon travail sans moyens. Vous avez vu le Nigeria au mondial des jeunes ? Et le Kenya en athlétisme ? Sans commentaires.
Rapellez-vous que Mandanda (Marseille), Makelele (Chelsea), Yulu-Matondo (Roda), Ma-Kalambayi (Hibernians), Mudingayi (Lazio), Mbokani (Standard), Tambwe (Lokeren), et j’en passe, ont du sang congolais dans leurs veines donc c’est bien la preuve qu’un jeune bien encadré peut intégrer le top mondial. Le talent ne manque pas, cliquez sur la photo pour voir l'exemple type.
Au fait, Dépireux en laissant Mbokani sur le banc, savait-il que ce garçon et Tambwe cartonnent en Belgique ? Vous apprendrez qu’il sera fait appel au président pour payer les arriérés de l’entraîneur. Vous pariez ?
@+ à www.rd-congo.info dit le fouineur
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire