-14 juillet 1960 : Kasavubu et Lumumba ne contrôlent plus le pays et font appelle à l'ONU, des troupes belges débarquent à Léopoldville avec pour mission de protéger et d’exfiltrer les européens de ce pays qui était devenu un piège pour tout le monde. Même les conseillers militaires étrangers qui étaient auprès de chacun des dirigeants ne comprenaient rien à cette situation qui n’obéissait à aucune théorie apprise dans les académies militaires. Les belges découvrent avec stupeurs que même leurs poulains (Tshombe, Kalonji, Bomboko, etc.) n’étaient pas unis : chacun pour tous, le Congo pour soi. Chaque président de parti, même sans soutien populaire, était un président en puissance.
-8 août 1960 : Un mois après Moïse Tshombe, Albert Kalonji proclame l'Etat autonome du Sud-Kasaï. Avec l’or et le diamant, il avait de quoi payer qui il voulait. Lumumba en tant que ministre de la défense envoie aussitôt l’armée nationale pour ramener la province dans le giron de l’Etat avec un résultat mitigé si ce n’est des morts parmi la population civile. C'est le début de la guerre civile marquée par la participation des combattants mercenaires en tout genre. L’espoir était placé sur une vaste opération de maintien de l'ordre sous l'égide de l'ONU.
-5 septembre 1960: le président Kasavubu destitue Lumumba et l’accuse d’avoir déclenché la guerre civile au Kasaï (avec six de ses ministres : Antoine Gizenga, le vice-Premier ministre, Remy Mwamba de la Justice, Gbenye de l'Intérieur, Anicet Kashamura de l'Information, Pierre Mulele de l'Education nationale). Le même jour, la destitution du président fut prononcée par Lumumba. Du coup, plus de président, plus de premier ministre.
-7 septembre 1960 : Après 2 jours sans autorités au sommet de l’Etat, le parlement congolais annule les deux décisions de neutralisation mutuelle et accorde les pleins pouvoirs à Lumumba qui avait un soutien appuyé de ses partisans.
-9 septembre 1960 : Le président Kasavubu annule les pleins pouvoirs et ajourne le parlement pendant un mois et désigne Joseph Iléo (l’ancien copain-fondateur du MNC avec Lumumba) pour former un nouveau gouvernement. Lumumba lance un appel au peuple à la radio nationale, il est arrêté puis libéré. (D’après certaines sources par le général Lundula).
Au beau milieu de cette cacophonie, Antoine Gizenga (l’actuel Yandi ve) crée la République populaire du Congo avec comme capitale Stanleyville (Kisangani). Elle sera reconnue notamment par l’URSS et quelques pays du bloc communiste dont Cuba, la Chine populaire, l’Irak, le Ghana … Pierre Mulele proposa Gizenga comme président du PSA (Parti solidaire africain) et en devient secrétaire général.
-12 septembre 1960 : Kasavubu installe le gouvernement de Joseph Iléo.
C’est alors que le colonel Mobutu, excédé, décide de neutraliser le président et les deux premiers ministres. Il instaure un collège des commissaires généraux (des techniciens dont certains sont encore aux études) dirigé par Justin Bomboko. C’est ici qu’apparaissent les Etienne Tshisekedi, Albert Ndele et compagnie mais ils étaient déjà là. Nous reviendrons aussi sur ce groupe qui a eu son impact sur le Congo.
-14 septembre 1960 : Quoique le colonel Joseph-Désiré Mobutu ait neutralisé le chef de l'Etat et le Premier ministre, en réalité Kasavubu va continuer à exercer normalement ses fonctions présidentielles et le nomma Général et commandant en chef de l’Armée. Lumumba confiné à sa résidence officielle (L’ex-bureau du Sénateur Jean Pierre Bemba), entouré de deux ceintures de militaires : les Casques bleus de l'ONU, bouclés par l'Armée nationale congolaise (Anc). Cette date est à retenir car elle signe la vraie arrivée de Mobutu.
-20 septembre 1960 : Le Congo fut admis à l’ONU, Thomas Kanza y est le représentant de Lumumba et Bomboko celui de Kasavubu. Entre-temps à Stanleyville, les officiers militaires fidèles au pouvoir central sont relevés de leurs fonctions. Mulele voyage beaucoup et parvient à faire reconnaître leur gouvernement par quelques Etats et il cherche surtout à rassembler les Lumumbiste pour créer une large union. Tâche malaisée vu la situation sur le terrain.
-27 novembre 1960 : Ne se sentant pas en sécurité à Léopoldville, Lumumba choisit de s’enfuir pour rejoindre ses partisans à Stanleyville (Kisangani). Cléophas Kamitatu lui décrivit l’itinéraire à suivre qui prévoyait de traverser la province de Bandundu et une partie du Kasaï avant d’atteindre la destination
-Le 2 décembre 1960 : Lumumba fut arrêté sur la rive gauche de la rivière Sankuru et reconduit à Mweka où un inspecteur de la sûreté nationale, Gilbert Pongo, vint le chercher et l’emmena à Léopoldville. Il fut ensuite transféré à Thysville sous le commandement de Bobozo. Là, il rejoignit deux autres lumumbistes prisonniers : Mpolo, arrêté à Mushie alors qu’il tentait aussi de gagner Stanleyville, et Joseph Okito, président du Sénat.
Furent-ils trahis ?
@+ à www.rd-congo.info dit le fouineur
jeudi 2 août 2007
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