mardi 29 janvier 2008

O tempora, o mores !!!

Il paraît que tous les coups sont permis en politique, même les plus tordus. J’ai reçu via la boite mail de la rédaction des photos de la dépouille mortelle de la défunte Aimée Kabila Mulengela non autrement identifiée. Mais là où le bat blesse, ce que ces photos révèlent la nudité de cette compatriote qui a été lâchement assassinée à Kinshasa.
La récupération qui a été faite de cette affaire par certains partis politiques (Ayant comme siège d’activité Internet) et certains journalistes, est carrément indécente et dénote plutôt d’un bas niveau de voyeurisme que de la « real politic ». De l’effet d’annonce de caniveau.
Cette compatriote aurait pu être la compagne, la mère, la sœur, la tantine ou la nièce de chacun d’entre nous. Fallait-il vraiment en arriver là ?
D’aucuns justifieraient cette diffusion par la volonté avouée par certains de vouloir nuire à Joseph Kabila. Soit.
En exposant la nudité de cette sœur congolaise, que gagnons-nous en retour ? Ce n’est point Kabila qui est exposé sans pantalon, mais une mère de famille de 6 enfants et « Mama mapassa ».
Avons-nous pensé à ses enfants qui par la magie de l’Internet se retrouveront un jour (Si ce n’est déjà fait !) en face des photos de la dépouille de leur mère chérie nue ?
O tempora, o mores : Ô temps, ô mœurs !!!
Qu’il est loin le temps où le respect dû aux morts coulait de source au sein de notre peuple. Nous vivons un temps où l’exposition des têtes coupées en Ituri est une joie pour certains, où l’errance des réfugiés dans les Masisi est voulu et encouragé par d’autres, où se tirer dessus en plein Kinshasa à la Gombe est normal, où sans formation adéquate on peut diriger l’une des plus grosses boites du pays, où les filles se promènent en string et derrière dehors comme si de rien n’était, où on n’amnistie l’imprescriptible, où les danses obscènes abondent à foison sans déranger personne, où on trahit sans remords son pays, où la veuve et l’orphelin n’ont qu’à se débrouiller, où révéler l’intimité d’un mort est un acte banal, où, où, …
Que notre sœur nous pardonne là où elle est …

3 commentaires:

  1. Bien cher monsieur le rédacteur en chef,
    J'ai toujours lu vos informations et j’ai toujours aimé votre objectivité et impartialité. A propos de votre justification pour ne pas publier les images de la défunte Kabila Aimée, je respecte votre opinion pour les valeurs morales et la pudeur que vous voulez protéger. Mais à mon avis je ne trouve aucun mal de pouvoir les présenter pour réveiller les congolais qui s’endorment et qu’il prennent conscience de ce qui est entrain de se passer dans notre pays en matière de criminalité voilée et les flagrantes violations des droits de l’homme et aussi même la bassesse de ceux à qui nous avions apporté nos choix pendant les élections.
    N’est-ce pas un Jésus à moitie nu qu’on nous présente sur la croix et les masters pieces des grands artistes? Pourquoi nous nous permettons d’afficher ses images de Jésus couvert d’un petit lambeau pour ne cacher que son sexe ? N’est-ce pas pour réveiller nos consciences et affermir notre foi pour le sacrifice de son corps et de sa virilité pour nous ? Ets-il mauvais de montrer les preuves des crimes odieux de nos politiciens et dirigeants?
    Monsieur le rédacteur, je pense qu’il est temps de faire preuve de maturité. En kikongo on nous dit : « ngeye wu bukama ku mona nsoni ko, e mono yi kengidila yi mona zoe ? » que je traduis par qui aura plus honte entre celui qui se fléchit pour montrer ses fesses et celui qui va les regarder ? Ceux qui tuent n’ont même pas la pudeur de bâillonner et tirer sur une pauvre femme non armée et sans protection, et alors nous qui regardons les preuves de ce crime ? It is time to change our minds. Trop c’est trop.
    Toutes fois, je respecte vos droits et opinion, mais réveillons nous; la presse est une arme très puissante pour réveiller les consciences de ceux qui s’endorment, vous pouvez changer les cours des événements en disant la vérité avec preuves. Merci

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  2. Ndeko Bernard,
    Aimée Kabila est morte durant une recherche identitaire « Kabilitique » qui lui était propre sans se donner une mission divine.
    Jésus, auquel vous osez la comparer, est mort pour le rachat des péchés de plusieurs et le sauvetage de l’humanité. Même ceux qui n’étaient pas encore né au moment de son supplice sur le Mont du Crâne. C’est ce que nous déclare la Bible.
    Je trouve votre raccourci un peu trop facile, comparons le comparable. De son vivant, cette femme a souffert du rejet de ceux qui aurait dû être sa famille (Ou ne le sont peut-être pas) sans qu’aucun d’entre nous ne s’en émeuve, elle n’a reçu le soutien d’aucun journal à sensation ou des internautes et assimilés. Elle était sans garde sécuritaire, qui l’a défendu ?
    Personnellement, je ne connaissais pas son existence. Pourquoi attendre sa mort pour crier sur les toits ?
    C’est bien beau de parler de combat politique quand c’est un autre qui meurt et que l’on est à l’abri.
    Auriez-vous eu cette réaction si cette dame s’appelait Aimée Manseka et que ses enfants étaient vos neveux et nièces, et qu’ils devaient voir le derrière de leur mère (Culotte abaissée) dévoilé sur le Net ? Tiendrez-vous toujours ce langage ?
    Que le combat politique ne nous fasse pas perdre l’élégance. Notre peuple a besoin d’autres valeurs beaucoup plus profondes. Autant j’avais refusé à l’époque d’exposer la culotte de She Okitundu, souffrez que j’en fasse de même et si c’était à refaire, je le référai.
    Que nos divergences de vue ne nous fasses pas oublier la reconstruction du pays si du moins nous nous y souscrivons.
    Si vous avez des faits établis à dénoncer ou si vous vous découvrez des talents de la voix qui crie dans le désert, nos pages vous seront toujours ouvertes tant que cela peut apporter quelque chose à notre pays.
    Je crois en la puissance des mots, merci de rester connecté..

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  3. Mettons un peu de côté le lien familial de la disparue par rapport à son nom et autre.
    Elle était une congolaise, une soeur pour les uns, une voisine pour les autres. Elle a été abattue par les hommes en armes; le gouvernement qui est censé protéger les personnes et leurs biens doit être interpeller pour ses multiples défaillances et à la justice congolaise qui ne fait pas correctement son travail. J´aimerai que la lumière soit faite autour de la mort d´une Congolaise. Que le Senat Congolais puisse interpeller le gouvernement, car les Congolais ne sont pas sécuriser pas l´Etat.Et pour finir; "Que l´âme de notre soeur Aimée repose en paix."

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