vendredi 13 décembre 2013

Moi y en a être opposant

Force m'est de reconnaître que du temps de Nzinga Nkuvu l'opposition n'existait pas. Il y avait sûrement des mécontents mais personne ne remettait en cause le pouvoir de la royauté ni la filiation du roi régnant.
En ces temps où nous nous prétendons baignés par cette démocratie nous léguée par les athéniens antiques, il serait sûrement temps que nous puissions revoir les bases cette invention grecque plus de 500 ans avant le fils du charpentier. Ne fut-ce que pour faire plaisir à Périclès, Solon et Clisthène.

En 1969, au journaliste belge François qui lui rappelait que dans la démocratie occidentale on ne pendait pas les politiciens, feu le léopard lui tint ces propos (Résumés) : Cher ami, je vous rappelle que nous ne sommes pas des occidentaux mais des bantous. Nous pouvons appliquer la démocratie mais pas à la lettre. La nuance est qu'on ne peut pas blaguer avec un chef. Celui-ci décide et c'est tout. Et d'ajouter par ailleurs: Dans nos villages, il n'y a pas deux chefs dont l'un régnerait à la sortie du village. Nous avons vu le résultat.
La Grèce, elle-même, est moribonde aujourd'hui parce qu'elle a oublié les fondements de son invention. Se rappelle-t-on encore qu' Alexandre le Grand était grec ? Sûrement tout autant qu' Angwalima était congolais.

Au fait, quel est l'intérêt de l'opposition en démocratie ?
L'opposition est primordiale parce qu'elle est le contre-pouvoir de la majorité qui forme le gouvernement. Elle est le barrage qui empêchera le pouvoir de faire n'importe quoi allant à l'opposé du bien-être, du droit social ou simplement des libertés de la population. Elle est un recours pour les mécontents qui souhaitent un changement. Si par bonheur (Malheur pour les autres), la majorité perd le pouvoir, le peuple pourra voir une nouvelle classe politique sortir parmi les opposants prête à assumer la direction du pays. Accédant ainsi à des hautes fonctions.

Le rôle dévolu à l'opposition est changeant suivant l'importance qui lui est donné dans la nation. Dans les pays comme les USA, la Belgique, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et d'autres, il existe une fonction officielle de chef de l'opposition. C'est comme un président pour le camp d'en face qui permet à celui-ci d'avoir une ligne directrice cohérente. Le français désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n’appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s’y opposant. Pour des infos plus poussées, merci de relire vos cours de science-po (S'ils ne sont pas à la poubelle).

Si je me dis « Moi y en a être opposant », je devrai confesser tous les jours :
L'opposition n'est pas un métier mais un idéal qui peut être ingrat. En opposition, je n'ai que des adversaires d'idées et non des ennemis. Ceux-ci ont des droits tout comme moi.
Je ne dois pas m'opposer à tout, a tous et à rien. Si non, je dois faire attention à tout et à tous sauf à rien.
Ai-je un poids politique ? Je dois me peser tous les jours pour être au courant.
Quelle est l'alternative que je propose par rapport au pouvoir en place (Mis à part « il doit partir) ?
Ayant rendu hommage à Mandela, est-il un exemple pour moi ? Réponse en sourdine autorisée.
La RDC est-elle toujours dirigée comme en 1969 ? Si non, très bonne nouvelle. Si oui, peine perdu ...

J'ose croire que la famille de ceux réfléchissent sera d'accord avec moi : Nous avons besoin d'un pouvoir en place fort et d'une opposition ultra-forte. L'une empêchera l'autre de nous mener dans la brousse. Sans oublier que la politique est un art de compromis que beaucoup semble oublier au pays de Simon Kimbangu. Foi du fouineur. (Dessin : Damien Glez/RNW)

@+ sur http://www.rd-congo.info/ dit le fouineur de la RDC

7 commentaires:

  1. Monsieur le Fouineur,

    Votre ligne éditoriale a changé. Vous défendez un compromis, certes, mais au profit d'un gouvernement d'occupation. Le temps passe, ceux qui croient que la RDC est rangée se trompent.

    La présence des rwandais dans toutes les institutions est un motif de guerre permanente surtout à l'égard de la diaspora qui n'a pas besoin de l'argent de Kabila pour manger.

    Les temps sont trompeurs, KABILA doit partir par la force pour retrouver la paix.

    Comme l'ont fait les Belges et les français lors de la Libération en juin 1944, le Parlement congolais votera une loi de santions contre la collaboration avec les Rwandais qui ordonnera la fermeture définitive de tous les journaux et entreprises de presse qui ont collaboré avec l'ennemi. In challah.

    La Résistance congolaise contre l'Occupation vaincra même contre tous les collabos, car nous défendons notre terre et notre sang. INGETA !!!

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    1. J'ai l'impression que nous ne lisons pas la même chose ...

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    2. Je partage totalement ce point de vue de Anonyme. Car chercher un compromis avec l'occupant n'est rien d'autre que de la compromission.
      Une chose est certaine: la résistance kongolaise vaincra. Nous les vaincrons parce que nous sommes déterminés et parce que notre cause est juste: likambo ya mabele!

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  2. QUE LE DIABLE EMPORTE LE SIEUR DAMIEN GLEZ ! ! !

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  3. Je dirai plutôt: Un conseil et un souhait. Je ne vois pas de défense ni de compromis.

    Thomas Santu

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  4. Je kiffe le dessin, MDR

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  5. Merci beaucoup pour votre analyse sur le rôle et les responsabilités de l'opposition. Chez nous, il faut que Madame Mary Robinson viennent encore apprendre dans la tête des gens ce que c'est la démocratie et ses valeurs. L'opposition dans notre pays n'existe pas, et c'est pour cette raison, si la majorité s'organise très et c'est ce qui est d'ailleurs réel, rien ne l'empêchera de reprendre le pouvoir en 2016. Ceux qui rêvent qu'ils prendront le pouvoir par force des armes à partir de l'occident doivent retourner au pays pour y vivre dignement que de continuer à vivre de la solidarité sociale des pays nantis. Mes amis, personne ne prendra plus le pouvoir par la force des armes. Il faut arrêter de rêver. Celui qui osera le faire il trouvera sur son chemin d'autres Congolais plus armés que lui et qui le renverseront dans quelques deux jours. Les opposants sénégalais se sont organisés pour chasser Wade au pouvoir mais chez nous, les opposants avaient formé quelques mois avant les élections de 2011 ce qu'ils avaient appelé « Le Triangle nucléaire» qui s'est avéré par la suite comme étant tout simplement un « Marché de dupes». Au lieu de faire la même chose comme au Sénégal, par égocentrisme de ces opposants, chacun a fait sa campagne présidentielle seul et ça se fera ainsi même en 2016. Wait and see.

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