jeudi 2 août 2007

Avant cha cha

La fête de l’indépendance est perçue comme le jour où le colon belge a passé la gestion des affaires aux congolais. 47 ans après son accession à l’indépendance, le Congo est en ruine. Le congolais n’a pas su entretenir ce que le belge a laissé derrière lui, sans doute trop soucieux de tout démolir.
Dressons l’état des lieux jusqu’en 1959.
-Economie : le Congo a payé toute la dette de la guerre de la Belgique et sa reconstruction sans en souffrir. La plupart des congolais n’était même pas au courant que c’était le franc congolais, monnaie forte au sortir de la guerre 40-45 qui avait aidé le colonisateur. Sans oublier que c’est l’uranium 235 enrichi du Katanga qui a permis de fabriquer les deux bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Toutes les mines étaient en ordres techniques et les entretiens faites régulièrement. L’Hévéa, l’huile de palme, le café, …
-Le social : bien que la différence était notable entre le noir et le blanc, les « Kalaka » (commis de la fonction publique) étaient une classe moyenne dans le pays. Même la sentinelle payait les études de ses enfants. Les hôpitaux fonctionnaient. Les africains du sud se faisaient soigner à Lubumbashi, cela veut tout dire. Kinshasa avait l’hôpital général (où d’ailleurs est né mon père), les cliniques Danoise et Reine Elisabeth sont venues renforcer le secteur. Chaque coin reculé du pays avait soit un dispensaire soit un hôpital. Partout où il y avait un centre Catholique ou Protestant, il y avait un centre de santé. Sans oublier l’Armée du Salut. Ceci sans tenir compte de toutes les aides apportées aux réfugiés en tout genre d’autres pays qui ont trouvé chez nous un havre de paix.
-L’armée : malgré la grande discrimination qui régnait en son sein au niveau des grades, la force publique était une organisation de type belge : La discipline et l’ordre. Les soldes étaient payées à temps et en plus les militaires avaient droit à une cantine où ils recevaient du riz, des haricots, du sel etc.… Pas besoins d’aller chercher les haricots dans la poche du premier passant venu (madesu ya bana : vous comprenez mieux qu’où vient cette expression ? Nos poches ont remplacé la cantine des militaires). Demandez aux enfants des militaires, ils vous diront qu’ils ont bien grandis.
-L’éducation : le plus haut niveau scolaire était l’école normale. Mon père (encore lui) a fait la colonie scolaire de Boma dont aiment se rappeler les anciens. Les catholiques ont créé Lovanium. Demandez à Dos Santos mwana ya Ndjili, président de l’Angola, de vous parler de cette vénérable institution. Sans oublier Lubumbashi (Kassapa), Kisangani, Bukavu etc. Les fournitures scolaires étaient gratuites. Beaucoup ont parlé français au pays et mieux que certains qui ont fait l’Europe. Personnellement, j’ai fait l’école gardienne à Kato dans la commune de Barumbu à Kinshasa mais c’était un peu après l’indépendance (hé, hé, j’ai profité des miettes mais elles étaient belles !)
-La propreté : un point que je laisse à tout ceux qui avaient au minimum 5 ans à l’indépendance de témoigner. Je n’étais pas né, je n’ai connu que les poubelles entassées des quartiers de Kinshasa.
@+ à www.rd-congo.info dit le fouineur

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