jeudi 2 août 2007

Tous ont fauté (1)

Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire ou la modifier selon nos envies, nous ne pouvons pas l’ignorer non plus. D’autres parlent de Napoléon, Louis XIV, Gengis Kan, Salomon, Washington, Franco, Gandhi et tutti quanti… Nous avons Nzinga Kuvu, Simon Kimbangu, Lumumba, Kasavubu, Mobutu, … C’est cela notre histoire : en bien ou en mal. Le but de ce semblant d’analyse fait de plusieurs recoupements et de démontrer l’arrivée en ordre dispersé de nos premiers politiciens face à la ligne d’arrivée appelée Indépendance Cha Cha. Cette dispersion chaotique a encore des répercussions dans notre politique d’aujourd’hui. Certains des protagonistes sont encore en vie et actifs mais n’ont jamais écrits leurs mémoires comme font les autres sous des cieux inspirés. Si quelqu’un pouvait faire asseoir Yandi Ve et l’obliger à parler et à écrire, nous en saurions d’avantage. Ceci est valable pour Kamitatu, Bomboko, et le vieux Tshitshi. Ai-je oublié quelqu’un ? Prenons le train de l’histoire en marche :
-Le 10 octobre 1958, Lumumba crée le MNC (mouvement national congolais) avec Joseph Iléo, Ngalula et Cyrille Adoula. Le 28 décembre, il tient son premier meeting populaire sur la place de la victoire dans le quartier Matonge à Kinshasa devant + /- 10.000 personnes. Mais ses trois compagnons le lâchent estimant qu’il est devenu un démagogue dangereux vu ses discours à la Kwame NKrumah. Il faut reconnaître que sa rencontre avec NKrumah en 1957 l’avait beaucoup marqué à tel point qu’il s’en ait servi comme point de repère
- Le 4 janvier, l'ABAKO (l’association des Bakongo) de Kasavubu annonce un meeting place de la Victoire en visant absolument dépasser le succès qu’a eu Lumumba au même endroit. Il est à noter que l’ABAKO était ouvertement une association tribale. L’interdiction de ce meeting entraînera une émeute qui aboutira à la mort de plusieurs congolais et à l’arrestation de Kasavubu.
-Le 1er juillet 1959, Lumumba tient un deuxième meeting à l’entame duquel il demande quelques minutes de silence à la mémoire des congolais morts le 4 janvier. Ceci fut considéré comme une provocation ouverte par le pouvoir colonial.
-Le 17 juillet 1959, Iléo, Ngalula, Adoula, et Kalonji excluent Lumumba du MNC. Ayant eu vent de la chose, celui-ci les exclu à son tour et nomme Victor Nendaka vice-président de son aile. On se retrouve donc avec 2 MNC. C’est à cette période que Lumumba découvre un jeune journaliste qui signe De Banzy mais qui en réalité s’appelle Joseph-Désiré Mobutu et le prend sous sa coupe.
-Appuyés par l’autorité coloniale, d’autres partis tribaux et assimilés feront leurs apparition en cette période : UNIMO (union des Mongo) de Justin Bomboko ; PNP (parti nationale du progrès) de Bolya, Mafuta Kizola Delvaux, Dericoyard Derikoye; PUNA (le Parti de l'Unité Nationale) de Bolikango ; sans oublier la CONAKAT (Confédération des associations tribales du Katanga) de Moïse Tshombe et Godefroid Munongo.
-Fin 1959, Lumumba fut arrêté parce qu’il avait appelé à boycotter les élections communales organisées par les belges. Il sera libéré pour participer à la table ronde (où il amènera Mobutu comme secrétaire) et y fera un triomphe aux détriments des autres leaders. La date du 30 juin 1960 sera retenue pour l’indépendance à cette occasion. La cohésion et l’unité ne caractérisaient pas ces premiers politiciens, chacun jouait sa partition à sa façon quitte à couler l’autre frère. Chose qui n’a pas beaucoup changé aujourd’hui.
-Les élections nationales du 22 mai 1960 consacrent le parti MNC aile Lumumba dans toutes les provinces suivi par le PSA d’Antoine Gizenga (le même), le CEREA d’Anicet Kashamura et le BALUBAKAT de Jason Sendwe.
Or Lumumba symbolisait la révolution socialiste de l’Afrique décolonisée.
@+ à www.rd-congo.info dit le fouineur

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