samedi 4 août 2007

Tous ont fauté (5)

Bana betu bananga, j’espère que vous faites attention à la succession des événements en fonction des dates car cela vous permettra de lier certaines situations d’aujourd’hui à des actes qui ont été posé naguère et qui continuent à pourrir le pays. Le verbe n’est pas trop fort.
Avant de continuer, nous allons d’abord présenter ce fameux collège des commissaires généraux installé à l’initiative du colonel Mobutu. Ledit collège régnera jusqu’en février 1961, il le 29 septembre 1960. Ils provenaient essentiellement de l’université libre de Belgique (ULB) et de l’université catholique de Louvain (UCL) :
* Justin Bomboko – Affaires étrangères et Commerce extérieur ; Président du Collège
* Albert Ndele – Finances et Questions monétaires ; Vice-Président du Collège
* Charles Bokonga – Travail et Prévoyance sociale
* Mario Cardoso – Éducation nationale, Jeunesse et sport ; porte parole du Collège
* Valentin Bindo Albi – Fonction Publique
remplacé par Auguste Kalanda Mabika en octobre suite à la résignation de Bindo
* Ferdinand Kazadi – Défense nationale
* Pierre Lebughe – Agriculture et Classes moyennes
* Marcel Lihau – Justice
* Joseph Masanga – Travaux pubics
* Joseph Mbeka – Coordination économique et plan
* Albert Bolela – Information ; porte parole du Collège
* Albert Mpase – Affaires sociales
* Aubert Mukendi – Télécommunications
* José Nussbaumer – Intérieur
* Marcel Tshibamba – Santé publique
Commissaires adjoints:
Albert Atundu – Affaires sociales, Cléophas Bizala – Éducation nationale, Jeunesse et sport
André Bo-Boliko – Travail et Prévoyance sociale, Damien Kandolo – Intérieur, Ernest Kashemwa – Affaires étrangères et Commerce extérieur, Julien Kasongo – Plan et Coordination économique, Pascal Kapella – Information, Zépherin Konde – Information,
François Kungula – Fonction publique, Évariste Loliki – Affaires étrangères et Commerce, extérieur, Félicien Lukusa – Fonction publique, Jonas Mukamba – Intérieur, Paul Mushiete – Finances, Claude Ngondo – Agriculture, François Jean-Marie Ngyesse – Classes moyennes,
Gilbert Pongo – Transport et Communications, Étienne Tshisekedi – Justice, Honoré Waku – Éducation nationale, Nestor Watum – Défense nationale, Henri Takizala – Travaux publics,
Martin Ngwete – Santé publique, Joseph Posho – Travaux publics.
Patrice Lumumba fut tué le 17 janvier 1961 au Katanga durant l’opération baptisé Barracuda, c’est donc sous le règne de ce groupe. Avaient-ils le pouvoir ou la capacité d’empêcher la mort de cet ancien syndicaliste autodidacte qui dérangeait ? A eux d’expliquer à la génération de 2007 qui ne connaît Lumumba que par les photos, vidéos et autres documents historique.
Que sont-ils devenus ?
* Bomboko Justin (actuel Bomboko Lokumba), né en 1928. Plusieurs fois ministre et ambassadeur, fidèle à Mobutu. Fut à la base du retour de Pierre Mulele, en 1968, qui se termina de la façon que l’on sait. Est toujours là en politique. Aujourd’hui sénateur.
*Albert Ndele Mbamu, né en 1930, a été gouverneur de la Banque du Congo jusqu’en 1970 et éphémère ministre de finances. Grand argentier de Mobutu, ils habitaient ensemble au camp colonel Tshatshi. Après sa brouille avec Mobutu (Ceux qui sont au toujours au courant de tout racontent que c’est à cause d’une métisse (à prouver). Politiquement, je n’ai trouvé aucune raison. Il a habité avenue Foch (Paris 16 !), avant d’être gracié par son ancien copain du groupe de Binza et de retourner au pays. Après quelques apparitions chez les Ne-Kongo, il est en retrait actuellement.
* Cardoso Losembe Mario est actuellement n°3 du Sénat. Lui aussi s’était brouillé avec Mobutu qui l’avait traité d’espion portugais. Donc toujours là.
* Etienne Tshisékedi wa Mulumba, adjoint de Marcel Lihau, est toujours à Limété, rue Pétunias (la fleur), faut-il vraiment le présenter ? C’est le rédacteur de la charte du MPR appelée Manifeste de la N’Sele en 1966. Donc toujours là.
* André Boboliko Lokonga, président du PDSC, le social chrétien est occupé à essayer de recoller son parti divisé en 4 ailes. Donc toujours là.
* Jonas Mukamba, l’éternel PDG de la MIBA (11 ans), mobutiste convaincu avant l’heure et fidèle qui voulait corriger les fautes de la 2ème république. Imanien, président de l’ADECO, candidat président de la RDC avec un résultat nul, a été sommé de ne pas se présenter à l’assemblée nationale face à Vital Kamerehe. Donc toujours là.
* Bindo, ce nom restera plutôt dans l’histoire du Congo grâce à ses descendants et leur fameuse Loterie Bindo qui ruina plusieurs kinois spécialistes en placement hasardeux.
Parmi les défunts, certains comme Marcel Lihau, Thomas Kanza, Kashemwa, Takizala, ont occupé plusieurs postes à divers moments et selon qu’ils étaient en grâce ou pas auprès du Maréchal-Léopard. Ferdinand Kazadi est plus connu pour être cité parmi les bourreaux de Lumumba lui qui avait fait tout le trajet avec les prisonniers.
C’est volontairement que j’ai résumé au minimum les actions de ce premier groupe (il en sera de même pour les autres), un blog n’est pas suffisant pour analyser les bienfaits et les méfaits de chacun. Il faudra une encyclopédie congolo-dramatico-politico-historique (ça se dit ?) pour contenir tout ça. Souffrez que j’aille me reposer, tout ça chauffe la tête.
@+ à www.rd-congo.info dit le fouineur

2 commentaires:

  1. Je lis avec beaucoup d'intérêt vos écrits depuis quelques semaines. Ils contiennent des informations qui me rafraîchissent la mémoire et apportent des précisions utiles. Etant donné que j'ai quitté le Congo sans y retourner jusqu'à ce jour juste après l'indépendance accompagnant mon père Bindo Albi Valentin renommé Bindo N'keta Kibibi dans les années septante qui allait étudier les Sciences Politiques et Diplomatiques à l'ULB. Il a ensuite fait sa carrière d'Ambassadeur en passant par Genève,Bruxelles,Vienne, Khartoum,Dakar et enfin le Bénin. Il est ensuite retourné au Ministère des Affaires Etrangères où il a formé toute une génération de jeunes diplomates.Je suis donc le fils aîné de Bindo, mon frère s'appelle Bindo Nketa (Bindo Roger) et ma soeur Bindo Kibibi(Bindo Ghislaine). Donc ceux qui ont organisé le jeu de Bindo ont usurpé le nom de mon père car bien qu'étant du deuxième lit, mon père ne les a jamais reconnus. Nous trois sommes les héritiers de Bindo et n'avons en rien participé à cette affaire étant restés en Belgique depuis 1960. Seule ma soeur a résidé à Kin quelques années bien longtemps avant cette affaire.

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  2. En me relisant je vois que j'ai oublié de mentionner mon nom : Bindo Albi Baudouin renommé Bindo Milembo du nom de ma tante.

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